Portrait
Portrait : Marcel Coulon, son histoire racontée
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Comment Marcel Coulon s’est-il en engagé au sein de la Résistance ?
L. L : C’est un concours de circonstances. Originaire de Normandie et issu d’une famille nombreuse, mon oncle rejoint le Séminaire de Chartes pour oeuvrer au sein d’un diocèse ou d’une paroisse. En 1942, il trouve une place de Sacristain au sein de la paroisse de l’église Saint-Aspais de Melun. Il sera chargé de l’organisation des mariages, des baptêmes et des enterrements. C’est à cette époque qu’une connaissance l’a approché pour lui proposer de rejoindre un réseau de résistance : Les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI).
Quel rôle a-t-il joué au sein de ce réseau ?
L. L : Il faisait partie d’un groupe de liaison chargé de coordonner la défense de la Résistance face à l’occupant. Il disposait d’un point d’observation au sommet du clocher de l’église de Saint-Aspais. Ses patrouilles débutaient à 23h et se terminaient au petit matin. Il transmettait aux membres des FFI ses observations. Bien qu’il ne soit pas resté longtemps Sacristain, il a pu conserver son poste d’observation jusqu’à la Libération.
Au moment de la Libération de Melun, votre oncle a eu un geste héroïque qui a certainement permis de sauver de nombreuses vies. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L. L : En août 1944, les troupes militaires américaines sont proches de Melun. La Résistance, avertie, tente de communiquer des informations aux Alliés : « 500 Allemands cachés dans les caves jusqu’au Mée-sur-Seine. Pas d’Allemands dans Melun nord – Épargnez la ville. » Mais des patrouilles allemandes avaient empêché la transmission. C’est alors que mon oncle se propose de traverser la Seine pour transmettre le message de la Résistance. Sur place, il est le seul à savoir nager, bien qu’il ait appris seulement un an auparavant. Dans la soirée du 24 août, il débute sa première traversée. Malgré les tirs, il parvient à franchir le fleuve et arrive au niveau de l’établissement « La Plage » de Melun. Les Alliés lui demandent des détails supplémentaires sur l’emplacement de l’artillerie. Sur le retour, il croise une patrouille allemande qu’il arrive à semer en se cachant dans l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Vaux-le-Pénil. Finalement, il parvient à indiquer les positions des batteries d’artillerie allemande. Son action d’héroïsme a probablement permis d’éviter un bombardement de la ville. L’état-major américain, s’impatientant de l’enlisement des positions allemandes, envisageait de pilonner la rive nord de Melun.
Son action d’héroïsme
a probablement
permis d’éviter
un bombardement
de la ville.
Liliane Laisné, nièce de Marcel Coulon
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