Culture / Interview
François Guédon, " Un spectacle engagé où je mets beaucoup de moi "
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Comment devient-on humoriste quand est passé par khâgne ?
J’ai attrapé le virus du théâtre à l’adolescence, en intégrant la troupe amateur de mon lycée. Comme j’étais bon élève, j’ai suivi une classe préparatoire littéraire, avant de rejoindre une école de commerce. En parallèle, je continuais à écrire des sketchs et à faire de l’impro. Puis un jour, je me suis réveillé : si je ne faisais pas ce que je voulais vraiment, c’est-à-dire du théâtre, je le regretterais. Je me suis alors lancé sur les scènes ouvertes à Bordeaux, où je vivais à l’époque. Au fil des dates, les représentations se sont étoffées jusqu’à devenir mon premier spectacle, L’Entretien.
Parlez-nous de votre seul-en-scène actuel, L’Affaire Guédon
Je connais Racine dont je me moque, c’est un peu mon fonds de commerce. Je méprise la culture élitiste et ceux qui ne jurent que par Racine ou Corneille. Mon spectacle présente donc mon procès pour outrage aux valeurs de la République et désacralisation culturelle. Je fais intervenir un juge qui fait office de narrateur, un ancien prêtre, mon professeur de français de lycée et même ma toute première agente d’artiste. Vous retrouverez également Jean-Karim, des Anges de la téléréalité, qui s’exprime en alexandrins !
Pourquoi agrégez-vous des registres si éloignés ?
Je pense qu’il y a des choses à prendre partout. La culture est un écosystème. Il est important qu’il y ait de tout. À mes yeux, la valeur cardinale reste la curiosité. En revanche, l’omniprésence de la téléréalité, que je ne manque pas de critiquer, dit quelque chose de notre société et du spectacle permanent dans lequel nous évoluons. C’est ce qui m’intéresse.
Vous avez également travaillé sur Europe 1. Est-ce le même métier que la scène ?
Écrire et jouer sont les deux compétences d’un humoriste sur scène. Mais il y a d’autres savoir-faire à appréhender. À la radio, il s’agit de rédiger une chronique de quelques minutes en lien avec l’actualité. J’ai aussi commencé à m’intéresser aux réseaux sociaux. J’aimerais proposer des contenus sur Instagram et TikTok dès janvier prochain. C’est encore autre chose.
Vous avez recommencé à jouer, après les fermetures des lieux culturels. Quelles sont vos impressions ?
Je suis heureux que les théâtres aient rouvert, car nous avons beaucoup souffert des restrictions liées à la crise sanitaire. Il était difficile de ne pas jouer. Depuis plusieurs mois maintenant, je retrouve des salles de 100-150 personnes. J’aime cette proximité, car mon spectacle est engagé et j’y mets beaucoup de moi.
Claire Teysserre-Orion (agence TOUTécrit)
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